Rachmaninov festival - Complete Piano concertos

Rachmaninov n'avait que 17 ans lorsqu'il a commencé à composer son premier concerto pour piano en 1890. Cette œuvre a été créée au cours de deux étés idylliques au domaine d'Ivanovka (500 km au sud-est de Moscou), où son cousin, le pianiste de concert Alexander Siloti, un peu plus âgé, se préparait aux prochaines saisons de concerts en étudiant le Concerto pour piano de Grieg. Ce n'est donc pas un hasard si le Premier Concerto pour piano de Rachmaninov présente de nombreuses affinités avec celui-ci : la structure générale, mais aussi les accords d'ouverture dramatiques-héroïques. En 1917, Rachmaninov revisite son Premier Concerto pour piano. C'est cette version, avec une orchestration et une partie de piano épurées, qui est jouée aujourd'hui.

Peu avant le tournant du siècle, Rachmaninov tombe dans une grave dépression. La première désastreuse de sa première symphonie, en octobre 1897, a ébranlé la confiance en soi du jeune compositeur. Cependant, un traitement par l'hypnose a porté ses fruits et Rachmaninov a recommencé à composer. Il en résulte la première de son Deuxième concerto pour piano, une composition qu'il dédie au psychiatre qui le traite. Le Deuxième concerto pour piano est peut-être l'œuvre la plus appréciée de Rachmaninov : les auditeurs sont transportés à travers des abîmes profonds, d'un noir d'encre, de vastes étendues de champs idylliques jusqu'à des hauteurs raréfiées où il devient difficile de respirer. Un désir effréné imprègne chaque note de cette partition extrêmement exigeante.

Deux poèmes symphoniques sont également au programme de ce concert. Pour Le Rocher, Rachmaninov s'est inspiré de deux vers de Lermontov : "Le nuage doré dérive dans la nuit / Sur la poitrine d'un rocher gigantesque". En outre, une histoire de Tchekhov, qui raconte la rencontre entre un vieil homme et une jeune fille dans une auberge la veille de Noël, a également servi d'inspiration. Rachmaninov a composé son poème symphonique L'île des morts après avoir vu une reproduction du tableau du même nom du symboliste suisse Arnold Böcklin. Dans la mesure 5/8, un homme dans un petit bateau rame vers une île morne pleine de cyprès et d'architecture classique.
 

Cristian Măcelaru, chef d'orchestre
Behzod Abduraimov, piano
Denis Kozhukhin, piano

  
Réalisé avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral Belge