Au cours d'une soirée consacrée aux compositeurs français comme Debussy et Messiaen, le pianiste Alexandre Tharaud nous livre deux concertos de Ravel.
Les Offrandes oubliées est la première œuvre orchestrale d'Olivier Messiaen, écrite à l'âge de 22 ans juste après son diplôme du Conservatoire de Paris. Dans cette composition en trois mouvements, Messiaen décrit d'abord la crucifixion de Jésus. Ensuite, avec un enchevêtrement de glissandos et accompagné de coups de trompette violents, il montre comment l'homme descend dans le péché. Une célébration eucharistique tamisée conclut Les Offrandes oubliées avec un tapis d'accords pianissimo sur des cordes feutrées.
Maurice Ravel envisageait depuis longtemps de composer un concerto pour piano lorsqu'en 1929, il reçut la commande de Paul Wittgenstein d'écrire un concerto pour piano pour la main gauche. Ce pianiste autrichien avait perdu son bras droit pendant la Première Guerre mondiale, mais arrangeait lui-même des œuvres et commandait des compositions pour pouvoir poursuivre sa carrière de pianiste. Ravel accepta la commande et en résulta le Concerto pour piano pour la main gauche en ré majeur, une composition en un seul mouvement plutôt sombre et tragique.
Parallèlement, Ravel écrivit également le Concerto pour piano en sol majeur, en trois mouvements et pour deux mains. Cette brillante œuvre, que Ravel envisageait d'abord de nommer "Divertissement", est beaucoup plus légère et s'inspire de la musique jazz et des mélodies populaires basques. "Mon seul souhait était d'écrire un concerto mettant en avant la virtuosité du soliste, sans chercher la profondeur. Je me suis inspiré de deux musiciens qui, à mon avis, illustrent le mieux ce type de composition : Mozart et Saint-Saëns".
Ne vous attendez pas à des tempêtes sauvages et des rafales violentes dans ce qui est peut-être la composition la plus appréciée de Debussy. La Mer représente une mer relativement calme, infiniment changeante dans la manière dont les vagues reflètent la lumière. L'impressionnisme, le symbolisme et la fascination de Debussy pour les estampes japonaises telles que La Grande Vague de Hokusai se fondent dans cette œuvre pour créer l'une des compositions les plus colorées de l'histoire de la musique.
Réalisé avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral Belge via Casa Kafka Pictures.