La soprano Julia Lezhneva chante la dramatique Scena de Berenice de Haydn et le poignant Ah! Perfido de Beethoven.
En 1774, Haydn écrivit la musique de scène de la comédie Le distrait de Jean-François Renard, une pièce qui raconte l'histoire d'un homme tellement tête en l'air qu'il en oublie presque son propre mariage. Les troubles de la mémoire du protagoniste sont évoqués musicalement dans le finale, qui, après un passage joué avec beaucoup d'assurance, doit être interrompu car les cordes ont oublié de s'accorder. Cette musique humoresque a valu à Haydn un tel succès qu'il décidera un peu plus tard de s’inspirer de cette musique de scène pour composer sa Symphonie n° 60 - une œuvre en six mouvements que d’aucuns considèrent comme la symphonie la plus drôle de l’histoire de la musique.
La grande soprano russe Julia Leshneva, célèbre pour sa voix cristalline et angélique et sa maîtrise vocale irréprochable, interprète ensuite deux arias. La Scena de Berenice a été écrite sur mesure pour la légendaire cantatrice Brigida Giorgi Banti par Haydn, sur un texte du poète Metastasio. C'est vers la même époque que Beethoven – qui contrairement à Haydn n'en était encore qu'au début de sa carrière - a composé l'aria O Ah! perfido. Ces deux arias d’une grande intensité dramatique évoquent une femme délaissée par son amant.
La Symphonie n°41 incarne incontestablement l’apogée du génie symphonique de Mozart. La puissance et le traitement audacieux des thèmes de l’œuvre lui ont d’ailleurs valu le surnom Jupiter. Le dernier mouvement de cette symphonie marie magistralement la fugue baroque à cinq voix et le style galant classique. Assurément l’une des pages les plus réussies du répertoire orchestral.
Réalisé avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral Belge via Casa Kafka Pictures.