Nielsen 2 & Jean-Guihen Queyras joue Strauss

Le chef associé Michael Schønwandt se positionne depuis des années comme l'ambassadeur du compositeur danois Carl Nielsen, dont il a entre autres enregistré toutes les symphonies et concertos sur des CD à succès. Il dirige ce soir le Belgian National Orchestra dans la Deuxième Symphonie, une œuvre composée par Carl Nielsen au tournant du siècle dernier. Chaque mouvement de cette Deuxième Symphonie illustre musicalement les quatre tempéraments : colérique, flegmatique, mélancolique et sanguin. Ces traits de la personnalité, qui ont été définis par le médecin grec Hippocrate, ont inspiré de nombreuses œuvres d'art. Comme cette gravure sur bois aperçue par Carl Nielsen dans un bar de son pays. Avec sa femme et quelques amis, il a d'abord ri de bon cœur en découvrant ces personnages caricaturaux censés symboliser ces tempéraments. Mais quelques semaines plus tard, Nielsen n’avait toujours pas oublié ces personnages et il a finalement décidé de leur consacrer une symphonie toute entière.

Sanguin et mélancolique, voilà deux adjectifs qui décrivent parfaitement Don Quichotte. En 1897, Richard Strauss décide de dédier un poème symphonique à cet anti-héros de la littérature sorti tout droit de l'imagination de Cervantes. En confiant le premier rôle au violoncelle, Richard Strauss met magistralement en musique les aventures de Don Quichotte. Avec son serviteur Sancho Panza, qui s'exprime tantôt par la voix de l'alto soliste, tantôt par celle du tuba ténor ou de la clarinette basse, l’hidalgo au cerveau dérangé par le manque de sommeil et la lecture de trop nombreux romans de chevalerie se bat contre des moutons, des moulins à vent et des esprits. La composition virtuose et haute en couleurs de Strauss est tantôt hilarante, tantôt émouvante - par exemple lorsque Don Quichotte rêve de son grand amour, la superbe Dulcinée.

Réalisé avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral Belge via Casa Kafka Pictures.