La saison 25*26 marque le lancement d’un nouveau format de concert : les Symphonic Dates. En une heure, le jeudi soir, le présentateur Thomas Vanderveken vous révèle les secrets et subtilités qui se cachent derrière les plus grandes symphonies du répertoire orchestral. Au programme : la Symphonie n°9 « du Nouveau monde » de Dvořák le 30 octobre, et la Symphonie n°6 « Pastorale » de Beethoven le 9 avril. Mais qu’en pense notre maître de cérémonie, au juste ?
En évitant de l’aborder de manière trop évangélisatrice. La musique classique jouée en direct est unique : le savoir-faire, la richesse, la créativité et la profondeur qu’elle offre n’ont pas d’équivalent. Et puis, avec le temps, seuls les chefs-d’œuvre ont survécu — ce qui n’était pas à la hauteur a disparu. J’en suis convaincu : tout le monde aime la musique classique… même si tout le monde ne le sait pas encore.
Les Symphonique Dates cassent le format classique un peu figé.
On casse le format classique un peu figé — l’ouverture, le concerto, la symphonie. Le Belgian National Orchestra propose un concert d’une heure autour d’une seule œuvre. C’est un format plus souple, qui parle aussi à d’autres publics : les parents, ceux qui veulent encore sortir au restaurant ensuite, ou simplement ceux qui n’ont pas envie de passer tout un après-midi ou une soirée dans la salle. Au début de chaque Symphonic Date, je fais une... disons, “introduction vivante”. À l’aide d’images et d’une touche d’humour, j’explore le contexte de l’œuvre, la personnalité du compositeur, le langage de la musique, et je tisse des liens avec notre époque. Le défi, c’est de transmettre l’essentiel en dix minutes.
Mon père était comédien et metteur en scène ; il passait son temps à chercher de la musique pour ses spectacles. À la maison, on avait une large collection de disques — et le classique y avait sa place, parmi d’autres genres. J’ai commencé le violon à quatre ans, puis le piano à cinq. L’attirance est née là, et au conservatoire, elle est devenue une véritable passion.
Dvořák, absolument. J’avais six ans quand j’ai découvert quelques thèmes dans mon livre de piano. Mon père m’a ensuite fait écouter la version orchestrale, et ce fut un choc : un moment magique que je n’ai jamais oublié. Dvořák a composé cette symphonie pour séduire le public américain : il était alors directeur du conservatoire de New York. Il a intégré des thèmes inspirés des mélodies amérindiennes, et l’œuvre a immédiatement trouvé un écho très large. La Pastorale de Beethoven fonctionne un peu de la même façon : c’est une œuvre narrative, audacieuse pour son époque. Beethoven aussi a repoussé les limites de la symphonie.
La musique de Beethoven m’inspire à vivre mieux.
Écouter des enregistrements, bien sûr ! Mais rien ne remplacera jamais l’émotion du concert en direct. Dans un monde saturé de distractions et de contenus éphémères, vivre la musique en live reste une expérience bouleversante. Ces œuvres continuent à nous parler, même aujourd’hui. Prenez la Pastorale de Beethoven : que signifie encore notre rapport à la nature ? Cette musique nous rapproche peut-être d’elle — et, pour moi, elle m’inspire à vivre mieux.