Shostakovich Festival - Lucas Debargue

Bozar
Bruxelles
ven 25.02.22 20:00

Dmitri Shostakovich

  • Piano Concerto No. 1 in C minor, Op. 35
  • Symphony No. 13 in B-flat minor, “Babi-Yar”, Op. 113

Le Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes de Shostakovich est une œuvre particulièrement joyeuse et humoristique, qu’il a composée en 1933, à l’âge de 27 ans, alors qu’il n’avait pas encore d’opposition avec le régime soviétique. Ce double concerto se compose de quatre mouvements et regorge de citations(compositions personnelles, sonates de Beethoven et de Haydn, chansons de rue). L’œuvre exige une très grande virtuosité. La trompette n’a de cesse d’interrompre avec un malin plaisir les passages au piano.

Après de nombreuses années de tourmente sous Staline, l’arrivée de Khrushchev amorce un dégel : une période de relative détente durant laquelle certaines choses sont à nouveau possibles. En 1961, Shostakovich découvre dans un journal le poème Babi Jar, écrit par le jeune poète controversé Yevgeny Yevtushenko. Le texte dénonce le massacre de Babi Jar, un ravin près de Kiev où les nazis ont abattu plus de cent mille personnes (principalement des juifs) et le fait qu’après tant d’années, aucun monument n’honore encore les victimes. Shostakovich, qui avait défendu la cause juive à plusieurs reprises au cours des années précédentes, prit une décision courageuse pour un artiste soviétique établi : il décida de mettre en musique ces vers accusateurs et quelques autres poèmes de Yevtushenko.

Le résultat, sa Symphonie n°13 pour voix basse, chœur d’hommes et grand orchestre, peut être considérée comme l’une de ses œuvres les plus politiques. D’aucuns affirment qu’il n’a pas seulement condamné l’antisémitisme rampant à grands coups de violence orchestrale, mais qu’il y a aussi dénoncé d’autres aspects problématiques de la vie en Union soviétique : la vaine tentative des tyrans de brider l’humour, les femmes soviétiques qui font la file pendant des heures pour recevoir leurs rations alimentaires, la Grande Terreur sous Staline et la corruption de plus en plus manifeste à laquelle se livrent les dirigeants. Le fait est que cette symphonie a été censurée juste après sa création, et que Shostakovich n’allait plus jamais se frotter à des poètes aussi subversifs que le jeune Yevgeny Yevtushenko.

 

Belgian National Orchestra
Hugh Wolff, chef d'orchestre
Mikhail Petrenko, basse
Lucas Debargue, piano
Leo Wouters, trompette
Octopus Choir
Bart van Reyn, choir master

Artistes

Leo Wouters

Chef de pupitre 1er soliste