Alexandre Kantorow & Tchaikovsky 2 - Prokofiev

Bozar
Bruxelles
ven 28.04.23 20:00
Prix des tickets
€ 48 - 40 - 26 - 12
Namur Concert Hall
Namur
sam 29.04.23 19:00

Sofia Gubaidulina, Fairytale Poem

Pyotr Ilyich Tchaikovsky, Piano Concerto No. 2 in G major, Op. 44

Sergei Prokofiev, Symphony No. 6 in E-flat minor, Op. 111

Le modernisme de la compositrice tataro-russe Sofia Gubaidulina n’était pas apprécié en Union soviétique. Elle n’était autorisée qu’à composer des bandes-son pour des documentaires, des films d’animation et des programmes radiophoniques. Fairytale Poem a d’abord été conçue comme musique d’accompagnement radiophonique de la fable tchèque La Petite Craie, qui raconte l’histoire d’une petite craie rêvant d’être utilisée par un artiste, mais voyant sa taille réduire de plus en plus au fil d’une leçon ennuyante de mathématiques. Un petit garçon vole alors la craie et commence à dessiner dans la rue. La craie est si heureuse qu’elle ne se rend pas compte qu’elle va bientôt disparaître. Sofia Gubaidulina vit dans cette fable une métaphore de la vie d’artiste et retravailla la musique pour en faire un poème symphonique autonome.

Quelques années après l’énorme succès de son Premier Concerto pour piano, Tchaikovsky composa un Deuxième Concerto pour piano – une œuvre rarement exécutée dans les salles de concert en raison de quelques éléments atypiques : la longueur du premier et du deuxième mouvements, mais aussi le fait que deux solistes supplémentaires (un violon et un violoncelle) sont nécessaires pour l’andante. Tous deux entrent en dialogue, le piano n’arrivant que tardivement et se limitant à un rôle d’accompagnement. Dans le premier et le dernier mouvements, en revanche, le piano rayonne de virtuosité. Un concerto très romantique que Tchaikovsky ne composa pas sur commande mais par « profonde nécessité » ! 

Prokofiev composa sa Sixième Symphonie juste après la « Grande Guerre patriotique ». Contrairement à la précédente, la Cinquième, cette œuvre n’est pas de nature héroïque mais tragique. « Nous fêtons aujourd’hui notre grande victoire, mais chacun d’entre nous a subi de grandes blessures qui ne peuvent être guéries », écrivit Prokofiev. La Sixième Symphonie compte trois parties et rappelle les symphonies de Honegger. Ses premières exécutions furent le dernier grand succès de Prokofiev : la symphonie fut ensuite condamnée et interdite par le régime soviétique dans le cadre de la Doctrine Jdanov. La musique composée par Prokofiev était trop philosophique, pas assez positive et trop formaliste.

Dima Slobodeniouk, chef d'orchestre
Alexandre Kantorow, piano