Lors du festival de percussions Beats & Pieces à Bozar, découvrez comment des rythmes et cultures variés se nourrissent mutuellement. Tous les genres musicaux chers à Bozar — classique, global, jazz et électronique — sont représentés à l'affiche. On y découvre aussi les instruments de percussion les plus inattendus, car ce ne sont pas seulement les tambours et les cymbales qui donnent le pouls d'une musique rythmée
Les ballons de basket, les lattes ou encore les livres ont un point commun : l’artiste japonais iconique Ryoji Ikeda les transforme en instruments de percussion dans un univers musical acoustique aux allures presque électroniques. Dans Le Noir de l’Étoile, Gérard Grisey s’éloigne des objets du quotidien et s’intéresse aux rythmes pulsatiles des étoiles mourantes, mieux connues sous le nom de pulsars. Pendant une heure, vous flottez dans une aventure rythmique, qui alterne des explosions sonores puissantes et des vibrations éthérées donnant un sentiment d’intemporalité.
Ce ne sont pas des instruments que l’on apprend à jouer dans une école de musique classique, mais dans leur pays d’origine, ils sont adulés depuis des siècles. Groove& s’appuie sur un riche éventail d’instruments de percussion coréens (jaunngu et yanggeum) tandis que le groupe belge Spëcht rassemble des instruments du monde entier (darbouka, dohola, udu ...). Mohammad Reza Mortazavi, l’homme aux mains les plus rapides du monde, réinvente avec Bijan Chemirani les percussions traditionnelles iraniennes. N’oubliez pas votre dictionnaire, mais surtout : profitez-en !
Saviez-vous que le corps humain peut lui aussi servir d’instrument percussif ? Julia Wolfe, artiste phare cette saison, a composé un concerto pour percussions corporelles, interprété à Bozar par Colin Currie et le BNO. Les Bruxellois de Sysmo s’en inspirent pour mettre la percussion à la portée de tous par le biais du rythme signé. Notre langue aussi possède ses propres rythmes, que des artistes de la parole et des percussionnistes explorent dans le cadre de Poetry Meets Percussion pour donner une force supplémentaire à leurs textes.
La demande du quatuor Sō Percussion de composer une œuvre pour cordes a réveillé l’esprit créatif rebelle de Julia Wolfe. Au lieu de quatre cordes, ce sont des percussionnistes qui jouent du violon, de l’alto et du violoncelle de manière peu orthodoxe : les cordes sont frappées, le bois est frotté, l’instrument est joué comme s’il s’agissait d’une guitare… Bl!ndman relève le défi et renverse notre conception du violon. Il s’avère que même dépouillé de son lyrisme, l’instrument a quelque chose à dire.
Une « machine à percussion » inspirée du son emblématique de la Roland TR-808, la boîte à rythmes du hip-hop et de la musique électronique. C’est autour de cet instrument unique que le trio de percussionnistes ougandais Arsenal Mikebe construit ses performances entraînantes. Comme nul autre, il danse à la frontière de la musique acoustique et électronique. Mais dans la catégorie « machine à percussion », on retrouve aussi des artistes en chair et en os tels que Mark Giuliana, qui s’impose depuis des années comme l’un des batteurs de jazz les plus originaux. Il présente son album solo MARK, où ses grooves typiques se nichent entre paysages sonores intrigants, synthés et extraits parlés.