Dvořák 8 & Lawrence Power joue Bartók

Fuyant la Seconde Guerre mondiale, le compositeur hongrois Béla Bartók passe ses dernières années en Amérique. Il met du temps à s’y sentir bien car en plus du mal du pays, la maladie et le manque cruel d’argent le dépriment profondément. Sa situation s’améliore toutefois considérablement en 1943, lorsqu’il reçoit une commande pour ce qui deviendra par la suite son célèbre Concerto pour orchestre. Après la création de ce concerto, l’altiste écossais William Primrose lui commande un concerto pour violon alto. En septembre 1945, Bartók, atteint d’une leucémie, luit dit avoir achevé les premières ébauches de ce concerto. « Il ne manque que la partition de l’orchestre, un travail purement mécanique ». Emporté par la maladie trois semaines plus tard, Bartók n’aura pas le temps de le terminer. Il faudra finalement deux ans à Tibor Serly, son ami et ancien élève, pour transformer le recueil d’esquisses laissé par Bartók en une partition prête à être jouée. Le résultat ? Un concerto virtuose, viril et parfois de nature sombre, avec, dans le final, une musique exaltante qui rappelle la musique populaire qui avait tellement fasciné Bartók dans sa jeunesse

La radieuse Huitième Symphonie d’Antonín Dvořák respire l’optimisme et l’énergie vitale. Au niveau de la forme, elle doit beaucoup aux œuvres de Beethoven et de Brahms, malgré un contenu incontestablement tchèque. Une profusion de mélodies inspirées par la musique populaire bohémienne confère à l’œuvre une euphorie toute bucolique : il fait bon vivre dans un univers recelant des merveilles naturelles. Dvořák dédia cette symphonie à l’Académie des sciences, de la littérature et des arts de Bohème qui l’avait élu parmi ses membres. Si cette symphonie est parfois sous-titrée l’Anglaise, c’est car la partition a finalement été publiée en Angleterre (Dvořák ayant eu des problèmes avec son éditeur attitré).